The Survivor Experience – Sherbrooke Record, November 27, 2018
This is the full editorial in today’s Sherbrooke Record I wrote for 16 Days of Action to End Sexual and Gender-based Violence:
Last Spring the survivor of the second assault reached out to me. She had heard that I had a website and podcast where I regularly feature obscure and forgotten Quebec cold cases and illuminate them. She asked if I would consider doing a program recounting the events of her own sexual assault, and the murder of Guylaine. Like many survivors, after 18 years, she was still looking for answers.
I spent many weeks considering the matter. I made many excuses and arguments about why this was a bad idea. My podcast is in English, its largest audiences are in Australia, the United States and the United Kingdom. Too much time had passed, the cases couldn’t be solved. She countered that none of that mattered. The cases had been featured in the French media, but largely ignored in Quebec English communities. Besides, police had once been tracking a suspect who resided in the United States; we might get lucky. She continued that she’d given up with the usually channels of investigation; discouraged by the apathy of police, tired of endless interactions with social services intake “specialists”, she’d take her chances with me.
One more obstacle. I took the matter to Kathryne Owen of the Lennoxville & District Women’s Centre. I explained the situation, my reluctance to become involved, the very real fact that I have absolutely no training in the interaction with sexual assault survivors. Kathryne argued that she wasn’t surprised that the victim approached me given my history of championing cold cases. I didn’t need training, just the willingness to offer a sympathetic and non-judgmental ear.
So that’s what I did. Over the summer we got to know each other. I’d ask questions, if something was too personal, we mutually agreed that she did not have to respond. We started with a name. I call her Isabeau, though that’s not her real name. After a painstaking and graphic, iterative process, one day Isabeau sent me a poem describing her experience. She offered, “you can read it on the podcast if you like.”.
The poem is a stunning expression of the survivor experience. I insisted that I could not read it, she must record it. After many refusals, she eventually did:
Je me souviens d’une voix de femme : « Reste avec nous ».
Qui est-elle ?
Pourquoi me dit-elle ça ?
Où suis-je ?
Je me suis ouvert les yeux, une pièce inconnue, l’hôpital, un médecin.
J’ai demandé une seule question : « Qu’est-ce qui s’est passé ? »
Comme seule réponse : « Tu es arrivée avec des policiers, tu leurs parleras plus tard ».
« Non, tout de suite ».
Épuisée, désorientée, j’ai flanché.
Un homme, debout près de moi : « Je suis policier »
« Dis-moi qu’est-ce qui s’est passé ? »
Une réponse, celle que je ne voulais pas : « Je ne le sais pas »
« Comment on va faire pour le savoir ? »
Je me souviens de la feuille de déposition, du crayon, de la tablette improvisée.
Je me souviens de ma question : « Tu veux que j’écrive quoi ? »
J’ai écrit, peu.
Je dormais dans mon lit, dans ma chambre.
Je me souviens de tes mains sur ma gorge.
Je me souviens de ton odeur.
Je me souviens de toi.
Épuisée, désorientée, j’ai flanchée.
J’ai ouvert les yeux.
Une nouvelle pièce : où suis-je ?
Qu’est-ce qui s’est encore passé ?
Devant moi, un policier, le même.
Ses yeux bleus, muets.
Sur la table du lit, une boîte blanche.
« Qu’est-ce qu’il y a dans la boîte ? »
J’ai cru qu’on m’emmenait une réponse,
Une trousse médico-légale.
Un nouveau policier pour prendre des photos de mes blessures.
Je n’arrive pas à bouger, lui a photographier.
“Place-moi comme tu veux, je ne peux pas t’aider”
“Tu me dis si je te fais mal” ; j’ai rien dit.
Épuisée, j’ai flanchée.
Examen gynécologique.
Je n’arrive pas à bouger.
Une médecin, enceinte, à genoux sur le pied du lit.
“Ok, vient, on va le faire comme ça”
Elle me tire par les jambes.
Épuisée, j’ai flanchée.
Un appel du policier
« J’ai des collègues qui veulent te parler »
Un espoir : on t’a trouvé.
On m’a montré une photo.
Jeune, belle, souriante.
Tu l’avais choisie elle aussi.
Elle ne se souviendra jamais, elle, de tes mains, de ton odeur.
J’ai compris : on te cherchait déjà.
L’enquête.
L’espoir, les jours, les cris, les pleurs.
Des amis questionnés, partis.
Le désespoir, une promesse : « On se boira du porto ».
Des maladresses : « Dans l’autre cas, au moins on a une autopsie »
Des départs, un cold case.
Et la vie, encore la vie.
18 ans déjà.
Je me souviens de chacune des nuits de rage.
Je me souviens d’elle, de chacune de ses photos :
son gâteau d’anniversaire, son chat.
La couleur de son carnet de téléphone, ses gribouillis, son écriture.
Je me souviens des yeux du policier : bleus, muets.
Je me souviens de ma question.
Je me souviens de ton odeur.
To hear the poem recited by Isabeau listen to the podcast here:
https://soundcloud.com/john-allore/all-the-devils-are-here-guylaine-potvin-wkt2-23
”WELL DONE” Johnny Allore, so an ‘Isabeau’ makes you realize what a difference you have and can make to survivors and victims families..
That ‘something’ about You… I realized some 3 years ago. Don`t stop making that difference.