Lison Blais – Assassiné en 1978

Je suis amie avec la sœur de Lison. Comme c’est aujourd’hui le 42 anniversaire de son meurtre non résolu, nous devons l’honorer.
Lison Blais, 17 ans, a été trouvée par un étranger, Rudolf Pacesa, dans la ruelle à l’arrière de la résidence où elle vivait avec ses parents au 4685, rue Christophe-Colomb à Montréal. Elle était presque nue et avait été agressée sexuellement avec un objet. Lison Blais a été frappée à la tête avec une brique et elle avait des marques de strangulation au cou. Son linge et son sac à main n’ont pas été retrouvés.

Elle était sortie avec des amis au Bar Chez Philippe, sur St-Laurent à Montréal, endroit qu’elle a quitté vers 3 h 25 cette nuit-là.

J’ai trouvé un article d’opinion dans Le Devoir de l’automne 1978. Il a été écrit par Pierre Godin et la journaliste Micheline Lachance en réaction à un article que Renee Rowan avait écrit pour célébrer 10 ans d’activisme du mouvement féministe à Montréal. Rowan était un habitué du Devoir, travaillant aux côtés de journalistes masculins dans ce qui à l’époque était considéré comme une profession masculine.


Le Devoir était (est?) Le plus conservateur des journaux québécois. À la différence des tabloïds, du Journal de Montréal ou d’Allo Police, ils ne se pencheraient jamais pour dénoncer des crimes et des meurtres, et Godin et Lachance reprochent à Rowan la tâche suivante:
“Sans doute pour vous, madame Rowan, est-ce du jaunisme ou du sensa tionnalisme que d étaler sur la place publique le sort réservé parfois aux jeunes filles de 15 ans (17), comme Lison Blais, qu’ on viole et à qui on fracasse le crâne en pleine rue? Votre journal, madame, ne se serait pas abaissé à mentionner un tel fait divers.”
Cela témoigne du dossier que Le Devoir a rarement signalé un homicide féminin lié à la violence domestique ou sexuelle. Ils étaient trop occupés à écrire sur les notions élevées du souverainisme et du nationalisme québécois. Mais ce n’était pas seulement Le Devoir. La mort de Lison Blais en 1978 a été l’un des meurtres les plus sous-déclarés de cette époque, car l’appétit pour de telles histoires effroyables s’est lentement dissipé dans les années 1980.

De plus, comme l’histoire a été écrite en septembre 1978 et que Godin et Lachance choisissent de distinguer un meurtre qui s’est produit trois mois plus tôt, cela témoigne du fait qu’il s’agissait d’un été relativement calme pour un meurtre à Montréal. L’année précédente, c’était un bain de sang.