Policiers du Québec jouant au poker sans aucune carte
Plus tôt ce mois-ci, La Presse a publié un article sur l’utilisation par les forces de l’ordre de la généalogie génétique pour aider à capturer des criminels. C’est presque un événement quotidien maintenant que les cold case aux États-Unis sont résolus en utilisant cette technique. Et ce sont de vieux cas – 30 ans, 40 ans, 50 ans. Les gens commencent à se demander pourquoi le Québec a une unité de cold case depuis près de 20 ans maintenant et n’a pas encore résolu un crime (Guylaine Potvin ne compte pas, cette affaire n’a pas survécu à l’épreuve décisive d’un procès).
Dans l’article, j’ai noté que les corps policiers du Québec ont « jeté, égaré ou détruit » un certain nombre d’objets contenant de l’ADN liés à des scènes de crime au fil des ans, y compris des meurtres, ce qui pourrait limiter la portée de cette technique pour de nombreux dossiers. »
La Presse poursuit :
« Par exemple, la Sûreté du Québec à Sherbrooke m’a dit que les sous-vêtements de ma sœur avaient été détruits cinq ans après le meurtre, raconte-t-il.
Et son cas n’est pas isolé, ajoute M. Allore. “Cela fait 20 ans que je fais ça, et j’ai parlé à tellement de familles de victimes à qui on a dit la même chose. L’ADN n’est plus là pour être analysé”, explique Allore, qui anime également le podcast Who Killed Theresa? qui se concentre sur les meurtres non résolus au Québec.
“Je suis heureux si cela peut aider à résoudre des crimes, mais je ne retiens pas mon souffle”, a-t-il déclaré.”
Ce n’est pas nouveau, je le dis depuis des années. Les policiers du Québec jouent au poker dans le jeu de la généalogie génétique mais ne détiennent aucune carte.
Un deuxième article de La Presse citait le Laboratoire des sciences judiciaires et de médecine légale du Québec (LSJML) comme étant « plein d’espoir » dans les nouvelles techniques, mais ils ont ensuite couvert leur réponse en reconnaissant que la science était « assez complexe ». L’article a ensuite répertorié une foule de techniques disponibles au Québec – généalogie génétique, phénotypage, réseaux d’ADN, PatronYme, ADN rapide – mais a ensuite omis de mentionner si l’une d’entre elles était actuellement déployée dans la province. À ce stade, pratiquement tout le monde connaît ces remèdes, ce qui est important, c’est que vous les utilisiez ! Et bien sûr, l’éléphant dans la salle, ce qui manquait à cet article, c’est toute mention de l’approbation par les forces de l’ordre du Québec de ces techniques en collaboration avec le LSJML. C’est un jeu exaspérant de three-card Monte où les forces de l’ordre du Québec continuent de caler dans leur danse d’évitement de la responsabilité. Mais tôt ou tard la musique s’arrêtera. Et nous allons savoir qu’ils ne détiennent aucune carte.
Pour reprendre une phrase d’un scientifique d’une autre discipline qui avait l’impression de chasser des moulins à vent, “No one’s minding the store. They’re all asleep at the switch.”
Honte à la police et aux médias québécois, dont La Presse qui me déçoit tant. Il faudra qu’ils se fassent voir par les médias américains. Le monde entier regarde et ce n’est plus 1978 mais 2023 ; et il y a aussi www et d’autres médias. J’admire vraiment votre excellent travail sur Quebexique, il contenait une recherche approfondie, une analyse brillante et une conclusion juste. N’abandonnez pas M. Allore.