Diane Dery et Mario Corbeil – May 20, 1975 / WKT2 #17
Le lendemain matin, vers 7 h 20, les policiers découvrent Diane Déry et Mario Corbeil sans vie dans un boisé situé à l’extrémité du boulevard Rolland-Therrien. L’analyse de la scène démontre que les deux jeunes ont été assassinés.
Allo Police, 5 août 1979 par Jaques Durand
Après 4 ans et sans résolution, le père de Diane Dery, Jaques Dery demande au ministre de la Justice de l’époque, Marc-André Bedard, que l’affaire soit retirée à la police de Longueuil et transférée à la Sûreté du Québec.
En 1975, les Derys habitent au 1145, rue Bizard à Longueuil. Ils ont depuis déménagé à Saint-Célestin (Nicolet). Il travaillait dans une station-service, sa femme tenait la petite cantine à l’intérieur.
Les parents de Maro Corbeil, de M et Mme Maurice et de Françoise Corbeil ont continué de vivre à Longueuil, rue Boucher. L’avocat de Dery dans l’affaire était Guy Houle.
Un récit des événements des 20 et 21 mai 1975
C’était un mardi, une belle journée. Les parents de Mario lui ont donné une petite motocylette en cadeau. Mario a passé de nombreuses heures à en profiter, donnant des tours à sa famille et ses amis. Le dernier trajet était réservé à une petite amie, Diane Dery. Les familles ne les reverraient plus jamais vivant.
Le lendemain, mercredi 21 mai, les corps ont été découverts dans un champ près de l’aéroport de Saint-Hubert. Mario avait été battu, puis abattu six fois avec un pistolet de calibre .22. Diane avait reçu une balle dans la tête avec le même calibre .22. Elle a été agressée sexuellement et son corps a été placé sur celui de Mario. Les corps ont été placés de manière à suggérer qu’ils avaient une relation sexuelle.
L’affaire a été confiée aux détectives Lacombe et Villeneuve de la police de Longueuil. Une douzaine de personnes ont été interrogées.
Après deux ans, M Jacques Dery a pris la décision de tout vendre et de s’installer ailleurs. La famille avait une nouvelle fille, Manon, et ils voulaient commencer une vie meilleure. Il déménage dans un coin de la province, Saint-Célestin (Nicolet). M Dery est devenu propriétaire d’une station-service le long de la route 20. Il a établi une solide clientèle. Il avait un autre projet en tête: faire sortir toute sa famille de Longueuil dès que possible. M Dery a acheté une maison et, au mois d’octobre, sa famille a déménagé dans ce petit village fort et sympathique.
Le travail était dur, il l’obligeait à travailler sept jours par semaine. Mme Dery, non satisfaite de son mari travaillant seule, a décidé de faire fonctionner une petite cantine à l’intérieur de la station-service. Malgré l’arrangement, il y avait toujours deux questions à répondre: QUI et POURQUOI?
M Dery a continué de communiquer avec les enquêteurs à Longueuil. Les enquêteurs ont continué à communiquer le même message: «Nous soupçonnons quelqu’un, mais nous n’avons pas la preuve.”
Voulant en savoir plus, M et Mme Dery ont rencontré le lieutenant-détective Maurice Lauzon, qui était à la tête de l’homicide de Longueuil. Il a informé le Dery qu’il ne connaissait pas le dossier, mais qu’il se mettrait rapidement à l’épreuve. Il a promis de téléphoner régulièrement à la famille pour leur donner des informations sur l’enquête.
«Il n’a jamais répondu, j’ai laissé des messages, mais il n’a jamais rappelé, c’était toujours moi qui devais téléphoner», a déclaré M. Dery qui a ajouté: «Si la police de Longueuil ne peut rien faire pour faire avancer le dossier, pourquoi? ne peuvent-ils pas le livrer à la Sûreté du Québec? Il n’est pas possible que deux jeunes enfants soient tués si près de chez eux, et ils ne peuvent rien trouver, ce n’est pas possible, peut-être que la Surete du Québec ne pourra pas pour trouver quelque chose non plus, mais nous aurions la satisfaction de savoir que nous avons essayé. ”
Au cours de l’entrevue, qui a eu lieu à l’intérieur de la station-service, alors que M Dery vendait des cigarettes aux clients qui allaient et venaient, son fils pompait du gaz et Manon se reposait sur le comptoir. Quand les choses se sont calmées, le garçon est entré et les enfants sont restés près de leurs parents.
Mme Dery, qui était assise à la fenêtre, a dit: «Après quatre ans, je suis venu à l’accepter, je sais maintenant qu’elle ne reviendra jamais, je l’accepte, mais pourquoi quelqu’un ferait-il cela?
Par l’intermédiaire de leur avocat, Guy Houle, les Dery ont demandé au ministre de la Justice du Québec, Marc-André Bedard, de transférer officiellement l’affaire de la police de la ville de Longueuil à la police provinciale, la Sûreté du Québec. Voici le texte de la requête de M Dery envoyé par l’avocat de Dery, Guy Houle:
“Honerable ministre de la Justice:
Considérant les événements du 20 mai 1975. mon enfant Diane Dery, 13 ans, victime d’un assassin, près de chez nous au 1145, rue Bizard à Longueuil;
Considérant que certaines actions et entreprises de la police municipale de Longueuil ont tenté d’élucider cette enquête, mais aucun résultat concret n’a été donné dans l’étude globale de cette affaire;
Considérant que maintenant, depuis plus de quatre ans, nous avions espéré voir des résultats dans ces affaires;
Considérant que la police municipale de Longueuil, malgré tous les efforts dont elle dispose, ne possède peut-être pas tous les outils nécessaires pour mener une enquête et obtenir des résultats;
Considérant surtout que la police municipale de Longueuil ne se spécialise pas dans ce genre d’enquêtes;
Considérant que la Sûreté du Québec a à sa disposition une escouade d’homicides;
C’est pourquoi les gens ont besoin d’être confiants dans les institutions, et certainement dans la protection de la société contre les assassins qui peuvent marcher librement parmi nous.
Nous soumettons cette demande à l’honorable ministre de la Justice de la province que vous prendrez part à cette affaire conjointement avec la police municipale de Longueuil pour faire la lumière au nom de la justice et de la sécurité publique.
Cette lettre a été envoyée au ministre de la Justice le 5 juillet. 1979. Il a également été envoyé à la police de Longueuil, le député de Nicolet-Yamaska, Me Serge Fontaine, et notre collaborateur à Allo Police, Claude Poirier.
Au moment où nous quittions Saint-Célestin, la jeune fille de Dery, qui jusqu’alors n’avait rien dit: «Aujourd’hui, les gens vont tuer pour deux dollars, nous voulons la justice, et tous savent pourquoi ils l’ont fait.
La famille Dery a souffert. Seront-ils heureux un jour quand ils connaîtront les noms des assassins? Nous l’espérons.
La famille Maurice Corbeil a également quitté sa maison de la rue Boucher à Longueuil. Mme Corbeil s’installe à Saint-Félix-de-Kingsey, elle aimerait continuer à aller en Beauce.
M e Corbeil est parvenue à un accord avec l’enquête. De la police, elle dit: “Nous étions soupçonnés d’être méfiants, je veux l’enquête parce que dans des choses comme ça, nous devons trouver les coupables.” Néanmoins, elle essaie de ne pas penser aux choses horribles: «Je ne veux pas de publicité pour mon fils, et je ne veux pas le regarder, pourquoi voudriez-vous de la publicité pour une telle chose?
Post-scripts:
En novembre 1979, le ministre de la Justice du Québec accepte les demandes des familles et transfère les dossiers à la Sûreté du Québec. Diane Dery et Mario Corbeil sont actuellement répertoriés sur le site Web de la Surete du Québec, toujours en suspens après 43 ans:
Coda: Dans l’article nécrologique de La Presse datant de 1975, on disait que Diane Dery «est morte accidentellement», probablement pour que la famille puisse éviter la honte dans la communauté.
https://soundcloud.com/john-allore/diane-dery-and-mario-corbeil-may-20-1975-wkt2-17